lundi 22 décembre 2008

Rafraîchissement

Mardi vingt-trois décembre deux mille huit. Neuf heures vingt du matin (heure française, deux heures vingt du même matin). L'hiver nous est tombé dessus à l'improviste. Avant-hier, il faisait vingt-cinq degrés en plein soleil, je me promenais en short. Hier soir, il faisait zéro degrés, avec des moufles. La Chine ne plaisante pas avec son calendrier.

Moins de trois semaines de cours me séparent encore de la libération (même si je serai triste de les quitter, mes deux mille morpions). J'ai appris vendredi dernier que le semestre prendrait fin, en ce qui me concerne, le neuf janvier, et que je ne serai plus payé au-delà. Je peux tout de même squatter gracieusement jusqu'à fin janvier.

Le Sultan, qui habite l'appartement voisin et occupait le siège d'à côté dans le charter qui nous a débarqués au Capitalistan, doit se marier autour du vingt janvier, donc je resterai au moins jusque là. Dans la foulée, je resterai probablement pour voir le Nouvel An Chinois, il paraît que ça vaut le coup, et puis des éles m'ont invité chez eux pour l'occasion.

Dans la semaine, il faudra que je pense à contacter ma compagnie d'aviation privée pour savoir s'il est possible de modifier la date de mon retour aéroporté. A vue de nez, si mes plans se concrétisent, ça me ferait rentrer en France vers le premier février, ou le deux, enfin dans ces eaux-là, plutôt que le vingt-et-un. Mais ça reste à confirmer, si ça se trouve mon billet d'avion est inamovible.

Le lundi est toujours agréable, pour l'enseignant que je prétends être, parce que j'ai les meilleures classes, l'une après l'autre, sans trop de pause au milieu. Le mardi, c'est plus dur, et le reste de la semaine n'est qu'une longue traversée du désert, parsemée d'îlots hospitaliers. Mais le planning de ma semaine est vraiment fait n'importe comment.

Ce matin, pas moyen de diffuser Wallace & Gromit à mes seconde onze, parce que leur connasse de prof principale a embarqué les TROIS clefs du téléviseur. Deuxième fois qu'elle me fait le coup. Je me suis rattrapé aux branches en meublant comme j'ai pu. Mais, bon; m'énerve. La semaine prochaine, je l'agresserai dans une ruelle obscure pour lui faire comprendre qui a raison. Non, mais.

Demain, je ne travaillerai pas. J'ai obtenu mon vingt-quatre décembre, parce que le mercredi est plus dur à bosser que le jeudi, je bosse à huit heures. Voilà tout le sens que revêt pour moi la fête de Noël, une chance de faire la grasse matinée (si mes connards de voisins n'écoutent pas de la variétoche dès six heures du matin, comme hier soir après onze heures, et si le chantier de l'immeuble en construction derrière le mien, qui s'est poursuivi toute la nuit hier jusqu'à cinq heures du matin, n'en rajoute pas une couche dans les horaires à la con).

Ayn Rand est une conne. J'ai coulé son pavé indigeste dans une dalle en béton. Je me suis attaqué à Cercles, de Yannick Haenel, un des séides de Philippe Sollers. Pour le moment, c'est l'histoire d'un type qui abandonne son boulot un beau matin d'avril, déambule le long de la Seine en déballant des platitudes et tombe amoureux d'une danseuse russe. Ecriture légère, parfois poétique (avec une grosse dette du côté de Rimbaud, mais bon, moi aussi). J'y retrouve le tracé de mes balades d'autrefois dans Paris.

Programme de la journée: encore cinq cours et un atelier de conversation. Impossible de jouer au badminton cette semaine, le gymnase a été converti en salle d'exposition pour les croûtes locales. Ce soir, repas de Noël organisé par une école de cours d'anglais privés des environs, je vais devoir m'occuper des chiards jusqu'à pas d'heure. J'adore mon métier. Plus que soixante-sept heures de cours, et je serai libre.

1 commentaire:

Jeanne a dit…

Énervé ? Bon, c'était il y a huit jours. Je viens de rattraper mon retard dans la lecture de tes aventures ; c'est toujours aussi bon. Bien d'accord avec tout ce que tu dis. Enfin, peut-être pas *tout*, mais pas loin, pas de quoi faire le tri.

J'aimerais pouvoir tenir un journal de ce type. L'écriture est une conversion ; conversion du néant de la vie en la réalité de la littérature. Je serai à Paris le 1er janvier, sans doute à Nice le 2, jusqu'à date indéterminée. Le studio que j'ai convenu de louer (enfin seule !) va en effet subit des travaux de rénovation courant janvier, aussi la Vraie Vie ne commencera qu'autour du 20, à vue de nez.