vendredi 17 février 2012

Les Voyages Forment les Autruches

Vendredi dix-sept février deux mille douze. Vingt-deux heures dix-neuf. Température extérieure clémente. Température intérieure variable. Niveau de fatigue tolérable grâce aux boissons énergisantes. Départ imminent pour mon domicile. Reprise du travail, dans un peu plus de onze heures.

Du silence qui n'en est pas vraiment, depuis quelques mois. La vie a suivi son cours, plutôt positif. C'est une routine confortable, avec ses hauts et ses bas, ses joies et ses peines. C'est une solitude partagée, ou plutôt une négation de la solitude antérieure, puisque depuis un peu moins de deux ans (un an, huit mois et une bonne vingt-cinquaine de jours pour être précis), je ne suis plus seul, mais bel et bien deux. Cette dualité (enfin, cette union de deux individualités précédemment éparses) me fait globalement du bien. A noter que je n'ai ajouté "globalement" dans la phrase précédente que parce que j'aime bien les adverbes.

Je vais bien. C'est une impression d'ensemble qui me conforte dans les choix que j'ai faits. Les choses qui vont moins bien sont moins importantes à mes yeux que les choses qui vont bien. Je me comprends, mais surtout, je m'accepte, et je vis mon quotidien comme une bénédiction. Je suis plus heureux aujourd'hui que je ne l'étais il y a dix ans. Je suis plus heureux que je ne l'étais il y a quatre ans. Je m'épanouis dans ma vie personnelle et professionnelle. Le reste est secondaire, important par endroits, mais insuffisamment négatif, le cas échéant, pour ternir l'impression d'ensemble.

Je suis toujours à Lyon. Toujours libraire et vendeur de jeux spécialisés. Je connais de mieux en mieux mon rayon. Je me suis un peu mis au jeux de cartes magiques. J'ai peinturluré mes premières figurines. Je continue de lire beaucoup, dans plusieurs langues, beaucoup de science-fiction et de fantasy tant par penchant personnel que par obligation professionnelle. Je joue à des jeux de société parce que j'aime jouer, et j'aime être en bonne société.

J'ai beaucoup d'autres choses à dire. Mais elles attendront. Je dois marcher quarante minutes pour rejoindre mon domicile, ranger des choses, lire un peu et dormir, avant d'attaquer une nouvelle journée de travail. Plus qu'une et je serai en repos, le temps d'un dimanche à deux. Le travail n'est jamais fini. Le travail me rend plus heureux. Plus rapide, plus fort. Meilleur.

Lectures du moment, "The Fourth Wall", le tout nouveau roman de Walter Jon Williams, troisième du cycle entamé avec "This is not a Game" et poursuivi avec "Deep State". Du très bon WJW. En cours d'aspiration, le cycle des Dresden Files, de Jim Butcher. Le septième roman du cycle devrait être entamé d'ici demain matin. Le repos m'attend. Un peu de marche à la lumière des réverbères, selon l'itinéraire numéro quatre, celui qui longe la chute d'eau, contourne la grotte aux stalagmites enchiroptérées, coupe à travers la forêt millénaire d'Avicennes et me fait émerger dans le monde réel quelque part entre Londres et Tôkyô.