lundi 28 mai 2012

La Compote de Pol Pot

Lundi vingt-huit mai deux mille douze. Seize heures quarante-sept. Une après-midi de travail, à tenir une boutique peu fréquentée par ce jour férié. Lundi de Pentecôte, descente du pigeon cosmique sur les disciples attablés. Glossolalie dans les rues de Jérusalem, point de départ de la course à la décapitation.

Depuis peu, je me suis remis à la bicyclette comme un de mes principaux moyens de transport. La communauté urbaine où je réside et travaille est relativement petite, on peut y effectuer tous ses déplacements en un temps minime. Il m'arrive aussi, certaines nuit d'insomnie ou quand la tempête gronde, de sortir faire une ballade, qui dure une à deux heures et me permet d'évacuer un peu de la tension accumulée. La ville de Lyon a mis au service de ses cyclistes, moyennant paiement, un système de vélos libres, qui sont bien commodes. La seule ombre au tableau est la difficulté, certains soirs, à trouver une place libre en bas de chez moi, il m'arrive de tourner quarante minutes durant, à la recherche d'une borne à vélos. Ca ne fait qu'accroître l'étendue de mes promenades.

Cela fait désormais trois ans et trois mois que je suis lyonnais, ou villeurbannais, si l'on s'en tient scrupuleusement aux étiquettes urbaines, la commune où je demeure étant cette grande banlieue dortoir de Lyon.  Je commence à mieux connaître la ville, sans être toutefois incollable sur son agencement, mais les noms de rues me disent souvent quelque chose, et je sais m'orienter quand je suis perdu. Je fréquente assez peu la partie ouest de la conurbation, de la presqu'île à la rive droite de la Saône, mais j'en viens petit à petit à être un habitant du lieu, et à l'apprécier.

Le temps court comme un sprinter jamaïcain. Il me reste deux heures à tirer, plus le temps de boucler ma journée. Dix-sept heures quarante-et-une. Programme de la soirée: cuire des légumes.