mercredi 23 juin 2010

Appropriation des Moyens de Subsistance

Mercredi vingt-trois juin deux mille dix. Midi quarante-sept. Un peu plus de trois mois depuis ma dernière entrée biographique dans ce journal. Le temps est passé, vite, très vite, pas trop vite mais tout de même. Beaucoup de choses sont survenues dans mon continuum. Mon frère s'est marié, le commerce familial a déménagé dans le local voisin, au prix d'une bonne dose d'huile de coude, d'aide bénévole de nos amis et de nuits blanches passées à tout remettre en place. La famille devrait s'agrandir d'ici un petit mois, ma vie personnelle se ramifie, j'ai repris repris mes traductions professionnelles, tout en travaillant à temps triple, bref, je n'ai presque plus le temps de tout faire. D'où un regain d'activité, sur tous les fronts, car moins j'ai de temps, plus j'en fais.

Mon frère s'est marié début avril. La mariée était en vert, son père possède des vergers, qui produisent des cerises, lesquelles sont présentement engagées dans une conquête méthodique de mon gosier. Cinq fruits et légumes par minute, merci la belle-famille du frangin, vive la Drôme et vivent les Dromadaires. Le Tigre a changé de mode publicatif, mon marchand de journaux a cédé son affaire, et j'ignore si les nouveaux gérants continuent de vendre le périodique rayé. Comme il est quinzomadaire, je rate deux numéros sur trois. Je rêve de compléter ma collection en envoyant beaucoup d'argent à la maison mère pour une intégrale reliée cuir, orange et noir imitation tigre. Rrrr.

J'ai continué sur ma lancée mariagistique pour faire un crochet par l'Allemagne du nord, où ma cousine sautait le pas, dans les bras d'un brave banquier. J'ai pu renouer avec toute cette branche de l'arbre, voir ma tante et mon cousin, dormir sur le canapé de ma cousine, manger les tartines de mon oncle en admirant ses danseuses en céramique, causer teuton avec d'authentiques joueurs de l'Oeil noir, défunt (sur nos rivages) jeu de rôle ayant bercé mon enfance, toujours joué outre-Rhin, avec force. Troisième édition révisée, reliée cuir, etc.

La famille va bien. Mon grand-père de quatre-vingt-six ans, seul survivant de mes aïeux en ligne directe, survit bon pied, bon oeil, a fait le voyage en Allemagne, a même dansé avec la mariée. Je n'ai pas vu la danse, j'étais rentré me coucher sur le canapé relié cuir, etc., de ma cousine, à regarder l'Eurovision en compagnie de trois chats, deux enfants et un fan de Star Trek. La famille va bien, il me reste plusieurs grands-tantes, et tout le monde sur la génération de mes parents. Je touche tout un tas de matériaux, du bois, du contreplaqué, du cuir et du plastique, en espérant que ça durera.

Le Sultan est toujours en Chine. Sa famille s'est agrandie, d'une petite fille au prénom insolite (mais beau), je passerai les voir en deux mille onze s'ils y sont encore et que mes finances me le permettent. Pas de voyage international prévu pour deux mille dix, ou alors, en fin d'année, mais la période s'y prête mal, dans l'industrie des loisirs, la période des fêtes est synonyme d'activité intense. Et les finances, toujours. On en revient toujours aux finances...

La semaine dernière, je suis repassé sur Paris, pour voir des amis, de la famille, acheter des livres, me promener, aller au cinéma voir les films qui ne passaient plus en province. Manger. Jouer au boggle et au scrabble. Faire une partie de Shadowrun (je vais d'ailleurs lancer, courant août ou juillet, une campagne). Bref, croiser du monde, recroiser du remonde, profiter du beau temps, en attendant que la saison trop chaude ne commence en vrai. Vivement l'hiver.

Programme de la journée: continuer de tenir seul la boutique, en attendant que mon frère daigne se lever. Manger des cerises. Attendre que mon amie passe au magasin, elle devrait venir en soirée. Poursuivre mes lectures, si j'en suis réduit à l'inactivité (mais c'est peu probable). En ce moment, je dévore à petites doses "Broken Angels", de Richard Morgan, deuxième volume des aventures de Takeshi Kovacs, de la bonne science-fiction, avec ou sans espace, du cyber- et du post-humain, du géopolitique et du rétro-technologique. Bon.


Ce week-end, ultime escapade de la saison, championnats de France du jeu de cartes évolutif Trône de Fer, sur Poitiers, avec douze autres lyonnais ou assimilés, départ vendredi après-midi, retour dimanche soir ou lundi. Pourvu qu'il gèle. Winter is coming.