lundi 30 novembre 2009

En Passant par la Porte Etroite

Lundi trente novembre deux mille neuf. Vingt-trois heures quarante-quatre. Fin de ma journée de travail. Le tournoi magique a battu son plein, les joueurs viennent de quitter la salle de jeu. Je l'ai su quand je n'ai plus entendu leurs éclats de voix et le bruits des cartes qu'on plaque sur le bois des tables. Je suis donc seul dans la place, comme je le serai dans dix heures, quand je reviendrai.

Ce week-end, j'étais sur Paris, où j'ai vu des gens, mangé des gaufres cantal-miel, joué à Qin et peu dormi. J'ai lu dans le train à l'aller le dernier Paul Auster, "Invisible", qui se termine en eau de boudin, et au retour, j'ai terminé "The Scarecrow", de Michael Connelly, qui fait suite au "Poet", douze ans plus tard. Un Connelly standard. Depuis ce midi, je suis sur "The Glass Hammer", de K. W. Jeter, un des inventeurs du cyberpunk, genre auquel ce roman se rattache précisément (en plus, il date de quatre-vingt quatre, soit un an avant "Neuromancer").

Programme de la soirée: marcher une demi-heure dans le froid. Mon sac est lourd, j'ai acheté une dizaine de livres durant mon séjour parisien. On ne se refait pas. J'ai croisé le Docteur Zubayidi, que je n'avais pas revu depuis Tôkyô en juillet dernier. Depuis sa nomination au poste de maître de conférence dans l'université de province où il exerçait déjà depuis deux ans, on le sent rassénéré. Ramethep était là, je buvais pour la première fois son café, puisque je n'en bois que depuis cet été.

Il a plu. Je me suis pris plusieurs averses sur la tête, tandis que je sillonnais la capitale sur un vélo libre. Je ne me suis pas enrhumé, car je n'ai pas la télévision. J'ai fait un brunch chez Tonga, mais sans la Souris qui rongeait son frein dans une lointaine bibliothèque de banlieue. Les tramways n'ont pas coopéré. J'ai joué au boggle avec ma tante, mais la partie de scrabble contre ma mère n'a pu être menée à son terme.

Programme de la soirée: une fois rentré, lire le Jeter jusqu'à ce que le sommeil me gagne. Si je le termine avant, trouver un autre roman, je n'en manque pas, après tout. En décembre, économiser mes sous pour m'acheter en janvier des étagères en kit pour y mettre mes livres. Car je manque surtout de place. Penser à passer l'aspirateur, dès que j'en aurai un.

samedi 14 novembre 2009

Pérégrination vers l'Ouest

Samedi quatorze novembre deux mille neuf. Vingt heures trente. Mes vacances en Chine se sont bien passées. Vingt-quatre heures de voyage, avec escale à Londres. Quatre jours sur Pékin, vingt-quatre heures de train, six jours à Jingdezhen, dans le Jiangxi, capitale chinoise de la porcelaine, chez le Sultan. Vingt-quatre heures de train pour le voyage retour, quatre jours à Pékin, vingt-quatre heures de métro, avion, attente, navette et marche à pied pour le retour.

Bilan des courses, je suis lessivé. Je viens d'enchaîner deux journées de travail pleines et entières, chargées qui plus est. La fatigue se fait pressante, un début d'angine me plâtre la gorge, un interstice dans ma fenêtre a servi de prétexte, toute la nuit passée, à ce que le vent s'y engouffre, m'empêchant de dormir plus de quelques heures. Et je suis en plein jet-lag, sept heures de décalage vers l'ouest. Je me suis réveillé à cinq heures du matin.

Commencé durant la nuit, "The Gathering Storm", douzième et antépénultième volume de The Wheel of Time, l'interminable cycle de feu Robert Jordan, achevé à titre posthume par Brandon Sanderson. J'ai lu les cent premières pages de l'ouvrage, qui se présente comme tout à fait similaire aux précédents. L'avion m'a permis de me lancer dans la lecture de "A Fire Upon the Deep", de Vernor Vinge, roman ayant fait date dans l'histoire de la science-fiction de ces vingt dernières années.

Programme de la soirée: rentrer dormir. S'il ne pleut pas, lire Robert Jordan sur le chemin du retour. J'espère que le match de balle au pied programmé ne m'empêchera pas de dormir, non plus que d'éventuels voisins fêtards. Ils me dérangeront, de toute façon, moins que le vent. Chez moi, manger un sandwich, m'affaler dans un coin, dormir dix heures si le sommeil est au rendez-vous, m'user les yeux sur Jordan autrement. Demain matin, faire un peu de ménage, je reçois des amis de passage sur Lyon. En soirée, si l'énergie est au rendez-vous, jouer dans l'arrière-salle de mon commerce, où je retournerai, tôt, trop tôt mais après cinq heures de lecture matinale, pour enchaîner une semaine supplémentaire.