mardi 9 décembre 2008

Le Royaume du Cartilage

Mercredi dix décembre deux mille huit. Treize heures vingt-huit minutes (heure française, six heures trente-huit du matin). Beaucoup de choses se sont enchaînées ces huit derniers jours, et non des moindres. Depuis la semaine dernière, je bénéficie d'un permis de séjour de deux ans, valable jusqu'à fin novembre deux mille dix. Dommage que j'aie prévu de quitter le territoire chinois d'ici deux mois et dix jours.

Soixante-treize jours me séparent d'un retour programmé sur le sol français. Septante-trois jours dont un peu plus de six semaines de cours. Oui, je compte chaque heure, non que le cadre me déplaise, mais le métier d'enseignant n'est décidément pas mon truc. Je pourrais rester ici indéfiniment, je compterais toujours les heures de cours, et le nombre de jours, me séparant de l'étape suivante dans ma lente dérive vers le néant.

Cette année passée en Chine aura été riche en introspections; riche en solitude, malgré un nombre restreint de déprimes proprement dites. Je commence sans doute à me faire au globe-trotting. Je sais aussi fermement où mon affect m'attire, et je ne me vois pas loin rester durablement loin de ma patrie; six mois par-ci, par-là, assurément, mais plusieurs années d'affilée, non, décidément, non. Mon employeur sera très déçu, et me demander sans doute de le rembourser des frais occasionnés par ma demande de permis de travail, de permis de séjour et de certificat d'expertise étrangère.

Car je suis un expert étranger. Tel est mon titre désormais. J'ai attendu, ou plutôt, mon employeur a attendu neuf mois pour finaliser les démarches administratives me permettant de rester ici deux ans. Mon intention initiale était de rester ici un an, et je m'en tiendrai là.

Ellipse. Quelques heures plus tard. Ma trépidante vie professionnelle a coupé dans l'œuf mon élan autophage. Je reprendrai demain, ou un autre jour, le fil de mes pensées décousues.

Programme de la soirée: zoner sur l'entretoile, lire Douglas Coupland et dormir douze heures. Demain, cinq heures de cours avant week-end anticipé.

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