jeudi 18 décembre 2008

Du Lapin sur la Planche

Vendredi dix-neuf décembre deux mille huit. Treize heures trente-cinq (heure française, six heures trente-cinq du matin). Plus que trois heures de cours avant le week-end. Je ne l'aurai pas volé. Pendant une soixantaine d'heures, je pourrai me reposer, tenter de rattraper le temps perdu sur le Never-Ending Book Quiz, aller marcher dans les collines et me casser la tête contre l'ennui intrinsèque à la lecture d'Ayn Rand.

Dimanche dernier, j'ai finalement couru mes dix kilomètres, en cinquante-et-une minutes environ. Mes tendons s'en ressentent toujours. Il s'agissait de mon tout premier dix mille mètres, donc je ne sais pas si je pourrai améliorer, à l'occasion, mon temps de référence. Le record du monde est de vingt-six minutes. Je pense que quand mes tendons me le permettront, je me remettrai à courir la distance jusqu'à ce qu'elle me soit confortable. Je tenterai alors de me lancer dans le semi-marathon. Dans quelques années.

Cette semaine, je vais bosser, non la mort dans l'âme, mais déterminé à en découdre. La semaine passée, j'ai diffusé un dessin animé dans mes vingt-six classes, si bien que les élèves tiennent désormais pour acquis que je leur ferai regarder la télévision chaque semaine jusqu'à la fin du semestre. Je m'empresse, heure après heure, de les dissuader de leurs conceptions erronées. Mais je me suis emporté quelquefois. Les conséquences sont plutôt positives, les élèves chinois étant apparemment habitués à ce que leurs profs fassent preuve d'autorité.

Plus que trois heures. A en croire les informations fournies ce matin par certains élèves, il ne resterait plus que trois semaines de cours avant la fin du semestre. Si je pars de cette base, je peux me réjouir de ne plus avoir beaucoup à tirer. La semaine prochaine, je bénéficierai d'un à deux jours de congé pour Noël, dont la date me reste libre à fixer (je verrais bien Noël tomber un vingt-trois décembre, pour changer).

Dans deux semaines, pour le passage à la nouvelle année, l'école prévoit une journée de festivités, avec chants, danses et déclamations. Je risque de finir par chanter un tube des Backstreet Boys, pour faire dans le consensuel. Je ne les sens pas encore prêts pour Metallica. Devant les cinq mille élèves du lycée assemblés, je me ridiculiserai pour la postérité.

Ellipse. Dix-huit heures douze (heure française, onze heure douze du matin). Après avoir prodigué ma sagesse aux trois dernières classes de la semaine, je ressors d'un entretien avec mon patron qui m'a confirmé la date des vacances, tout en me précisant que je ne serais plus payé au-delà du neuf janvier... Il faudra que je voie si la date de mon retour aérien ne peut pas être avancée de quelques semaines, si je me retrouve en Chine sans revenu pendant un mois et demi, autant rentrer avant (après le nouvel an chinois, qui tombe le vingt-six janvier, et après le mariage du Sultan, qui devrait survenir la semaine d'avant).

Programme de la soirée: rester au chaud (enfin, au froid, puisque la nuit est tombée) un moment, puis sortir manger quelque chose de chaud. Hop. Deux fois "chaud" dans la même phrase: je vais à l'encontre de tous les manuels de stylistique. Poursuivre ma lecture d'Ayn Rand, qui décidément ne fait pas dans la subtilité. Ses personnages sont des entrepreneurs monomaniques, dénués de tout sens des relations sociales, dressés en ultime rempart contre les hordes du communisme planétaire. Je ne sais pas encore comment la situation va évoluer, donc je poursuis ma lecture, mais je commence à avoir du mal avec le propos du bouquin, tant il est peu nuancé.

2 commentaires:

Dr Hiatus a dit…

Ayn Rand... L'esprit du libéralisme ! Tu sais qu'elle se prenait pour une philosophe ? Et que plein d'économistes actuels en son fan ?

Je te conseille vivement de lire, peu de temps après, Un requin sous la lune, de Matt Ruff. A moins que tu me l'aies déjà emprunté. L'auteur passe un bon tiers du bouquin à la démonter... Et ça fait beaucoup de bien !

Paraph a dit…

J'ai lâché au bout de quatre cents pages. Un des "romans" les plus mal écrits et les moins intéressants du monde (je parle d'Atlas Shrugged).

Le Requin sous la Lune, pas lu, mais ce sera avec plaisir. Je suis devenu fan des démonteurs de pneus.