jeudi 1 janvier 2009

Dragon Noir

Jeudi premier janvier deux mille neuf. Vingt-trois heures cinquante-deux (heure française, seize heures cinquante-deux). L'année commence sur les chapeaux de roues. Hier soir, après un repas trop pimenté en compagnie du Sultan et de sa future épouse, je suis passé par surprise dans les soirées de fin d'année organisées par deux de mes classes, où j'ai chanté des tubes des et des Backstreet Boys et des Carpenters. Succès garanti.

Retour vers vingt-deux heures, plongée sous la couette. Depuis quelques jours, mon mal de gorge nocturne s'accompagne d'un robi-nez inconsolable et d'une fièvre passagère, aux petites heures du matin. Cette nuit, ça n'y a pas coupé. Après m'être effondré vers minuit moins dix, je me suis éveillé vers quatre heures trente du matin, tourmenté par une légère fièvre, la tête pleine de phrases en indonésien. J'ai mis deux bonnes heures à me rendormir.

Ce matin, premier d'une parenthèse de trois jours durant lesquels je ne travaillerai pas (avant d'enchaîner, pour ma dernière semaine de cours, six jours d'affilée, à commencer par un dimanche œuvré pour les besoins du culte), j'ai rejoint le Sultan pour un brunch, soupe de nouilles et raviolis chinois, avant de l'accompagner, avec son chien, sa fiancée et un de ses élèves, au parc central de la ville. J'y ai mollement écouté Hu Jintao souhaiter la nouvelle année à ses compatriotes, avant d'opter pour un retour en moto-taxi, vers trois heures.

Deux heures de sieste plus tard, encadrées de deux courtes périodes à lire The Gum Thief, le tout dernier roman de Douglas Coupland, je tente, en vain, de jouer au badminton, avant d'opter pour du tennis de table. Le Sultan et son amie m'interrompent au bout de vingt minutes: l'amie qui voulait nous inviter à dîner est arrivée, illustrant par là une notion de la ponctualité toute chinoise, trois quarts d'heure avant le rendez-vous fixé le matin même. Après avoir maugréé dans ma barbe et pris mes dispositions testamentaires, j'ai pris place dans la voiture qui nous conduisit vers le lieu des agapes.

Soirée bien commencée, mais mal terminée. Repas désespérément pimenté. Nous nous rabattons, le Sultan et moi-même, sur les rares plats sans piment, arrosant le tout (de trop) d'alcool (de la bière, du vin rouge chinois ou du tord-boyaux local, selon les envies de chacun). Fin de festin expédiée, nous nous acheminons vers le karaoké où doit se poursuivre la soirée.

Après un duo sur Ticket to Ride des Beatles repris par les Carpenters, je danse tandis que le Sultan, pris de malaise, se rend aux toilettes, dont il ne ressortira que pour prendre place dans l'ambulance commandée par un docteur en médecine, fort opportunément présent sur les lieux. Etat de choc léger. Acheminement vers l'hôpital. Consultation, perfusion, sommeil. Je viens de rentrer en moto-taxi, laissant le patient sous bonne garde (le médecin qui l'a ausculté n'a pas semblé inquiet, mais ce genre d'incident est toujours impressionnant pour l'entourage de l'infortuné).

Programme de la soirée: m'aller coucher, lire deux pages et dormir. Le froid est mordant ce soir, mais j'espère trouver le repos. Si le téléphone ne sonne pas durant la nuit, je saurai que rien de grave ne s'est produit. S'il sonne, je me déplacerai et avancerai tous les frais médicaux nécessaires. Demain matin, grasse matinée, prise de nouvelles auprès du malade ou de sa garde rapprochée, promenade dans les collines si le temps reste au beau fixe, farniente, repos, sommeil à toute heure du jour ou de la nuit. Plus que trente-et-une heures de cours, et je serai libre de mon emploi du temps.

Aucun commentaire: