dimanche 17 janvier 2010

Garanti sans Conservateur

Dimanche dix-sept janvier deux mille dix. Vingt-trois heures neuf. Aujourd'hui, je ne travaille pas. C'est mon jour de congé. Pourquoi, dès lors, suis-je au boulot, en train de boucler la journée comptable du commerce que je tiens le reste du temps? Par commodité: je n'ai pas de connexion internet chez moi. Le Réseau m'appelle, et je réponds présent.

Je suis rentré chez moi vers six heures, ce matin, après une partie de jeu de rôle où j'ai tenu la chandelle, volé la dynamite et tué les méchants nazis. En simultané, un tournoi magique à tenir, des cartes de lot à donner aux heureux lauréats, des ventes à stimuler, des malaises à simuler et des biscuits salés à manger par palettes. Vers trois heures du matin, je me suis attaqué au bouclage, puis à la gestion du stock. La réserve est à peu près rangée. J'ai encore prévu d'y donner un coup de pelle demain matin, si je me motive pour venir tôt.

Cela va faire cinq ans, peu ou prou, que je tiens le présent journal, hébergé successivement où j'ai pu. Je ne sais plus si la naissance en remonte à janvier, ou mars. J'ai prévu, un jour, de relire le tout, depuis le début, pour faire sens de ma vie ce lustre écoulé. Je ne sais pas si ça en vaut vraiment la peine: j'ai une idée assez juste de ce que fut ma vie, le passé est, comme on l'imagine, révolu, le chemin parcouru est considérable. Je n'ai, de fait, que peu de contacts avec le milieu où je baignais il y a cinq ans. Les regrets sont variables.

L'introspection qu'occasionne la rédaction d'un journal semi-public, a des côtés plaisants. Elle permet de se régler avec soi-même sur certains éléments restés sous-jacents dans la gestion du quotidien (un peu comme le sommeil, et les rêves, qui mettent à plat le bagage, accèdent à l'inconscient et modifient le faisceau de compromis qui s'édifie en personnalité). La part d'exhibitionnisme qui sommeille en tout littérateur se voit apaisée par la pseudo-publication (on me lira), le travail sur le texte permet de ménager des effets de style à bon compte, sans avoir la pression que représente l'enjeu d'une publication officielle, dans les circuits professionnels. Ni ambition, ni enjeu.

Programme de la soirée: boucler la journée du magasin. Jouer encore un peu, si des parties s'offrent à moi et que la fatigue le permet. Rentrer tôt (avant une heure du matin), lire quelques heures, dormir. Au matin, faire des courses, reprendre le chemin du commerce, ranger ce qui doit l'être. Entamer un nouveau cycle. La fin du mois est proche, deux mille dix touche à son terme, repentez-vous, vos charpentes menacent de s'effondrer dans la lie des siècles. Rigueur de la postérité.

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