lundi 8 juin 2009

Mon Tracteur est Riche

Lundi huit juin deux mille neuf. Vingt-et-une heures quarante-cinq du matin. En Chine, il pleut aussi. Ma journée de travail s'achève, après seulement onze heures de présence à la boutique. Aujourd'hui, ma principale tâche a été de trouver où stocker trois cent soixante litres de coca-cola livrés par notre fournisseur de boissons (un service que nous rendons à nos habitués en les empêchant de mourir de soif quand ils viennent jouer au magasin). Mon nerf sciatique n'est pas content. Si je me réveille demain matin sans lumbago, je serai chanceux.

Ma journée a consisté en un transfert, dans un sens puis dans l'autre, de piles de cartons, d'amoncellements de plateaux remplis de cannettes, de boîtes et de cartons. Pirouette, cacahuète. J'ai mangé un sandwich au thon. J'ai bu du thé à la pêche. Glacé. Et du thé chaud, pas bon mais chaud, avec de la théine dedans. Ma vie est passionnante, mais presque.

Hier, je me suis lu un roman de Thomas Day et Ugo Bellagamba, Le Double Corps du Roi, sis dans une Grèce antique alternative, avec de la magie, une technologie ancienne passant pour de la magie, une civilisation crétoise hybride végétale, un poète-escrimeur sodomite, une jeune femme au lourd destin, un contrebandier nommé Johan Solon (si ça vous rappelle quelque chose, c'est, à mon avis, voulu). De la baston, du sexe, des affrontements politiques. Du voyage, du pathos. Un exosquelette en quartz à mémoire résiduelle. Bonne expérience.

Depuis hier, il pleut. Ou depuis samedi. Vendredi? Il pleut. Samedi, j'étais à vélo, sur le chemin de mon domocile à sol facile à cirer, mais que je ne balaie pas par flemme (idem pour mon régime de boîtes de cassoulet non réchauffées mais je songe à modifier mon alimentation dans les semaines à venir, il faudrait que j'exhume ma casserolle du carton où elle attend, patiemment, que je m'achète un vaisselier pour l'y stocker), lorsque je me suis fait saucer par une franche averse. Mes chaussures en sont encore mouillées et donc, par conséquent, mes pieds (qui s'y trouvent, par une coïncidence cocasse, présentement stockés).

Hier soir, insomniant migraineusement, mi-raisin, j'ai entamé le tout nouveau roman du Canadien Robert J. Sawyer, WWW: Wake, premier volume d'une trilogie. Pour le moment (je suis rendu au milieu de l'ouvrage, qui ne devrait, logiquement, pas survivre à l'insomnie de ce soir), une adolescente aveugle, douée pour les maths, est entrée en contact visuel (via un implant expérimental visant à lui donner la vue) avec la conscience, toute récente, à laquelle s'est éveillé l'Internet, suite aux manipulations communicationnelles du président chinois. Un peintre chimpanzée et un paléontologue chinois dissident ne devraient pas tarder à s'unir contre Hu Jingtao et le zoo d'Atlanta. Pour le moment, la lecture est plutôt prenante, la structure bien tramée, les personnages attachants et la police d'écriture reposante pour les yeux.

Programme de la soirée: boucler la journée comptable de la boutique, fermer icelle, uriner dans l'urgence, marcher sous la pluie, ou y faire du vélo. Manger un kébab, si j'en trouve un d'ouvert. Lire trois ou quatre heures. Dormir peu, mais au matin, faire la grasse matinée, si mon lumbago ne s'en mêle pas, avant de rejoindre mon frère au magasin pour de nouvelles aventures.

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