lundi 22 juin 2009

L'Assassin Habitait Sarcelles

Lundi vingt-deux juin deux mille neuf. Vingt heures quarante-six. Nous voici parvenus sur l'autre versant. Les jours décroissent. La lumière se fera de plus en plus rare, jusqu'au vingt-et-un décembre. Et re-belote. Pour l'heure, je tiens la boutique, seul à bord, en nocturne, tandis que se tient le tournoi magique du jour. Un peu de boisson énergétique pour me maintenir à flot. Un livre sous le coude. Mal au cou. Fatigue.

Hier, fête de la musique, mon seul jour de congé avant le quatre juillet, je n'ai rien fait. Suis resté chez moi, mon nouveau chez moi depuis bientôt quatre mois, à lire. "Espaces Insécables", assez chouette recueil de nouvelles dues à Sylvie Lainé (rencontrée par ailleurs ce samedi, à l'occasion d'une séance de dédicace ayant déplacé Thomas Day et Catherine Dufour, turnout décevant au final, mais bonne ambiance générale, j'aime à le croire), dont la rédaction s'est étalée entre le milieu des années quatre-vingts et maintenant.

Le gros bloc de caviar de la semaine, en matière de lecture, aura été "Alexandre le Grand et les aigles de Rome", sorte d'uchronie: Alexandre n'est pas mort en trois cent vingt-trois avant notre ère, mais a survécu grâce à l'intervention providentielle d'un médecin venu de nulle part. Il réforme son régime alimentaire, rejoint la Macédoine, mâte les révoltes domestiques en Grèce, et tourne son regard vers l'occident. Sur sa route se dressera un certain Caius Julius César, anachronistiquement déplacé d'un ou deux siècles.

Le vrai héros est un médecin amnésique, Nestor (sans doute un voyageur temporel ou dimensionnel égaré, voire missionné), qui sauve Alexandre, devient un de ses familiers et passera quelques semaines à Rome avant que le différend entre les deux puissances ne se règle définitivement, sur le champ de bataille, au pied du Vésuve.

Très bonne impression dans l'ensemble. Javier Negrete s'affirme décidément comme une valeur sûre de la fantasy espagnole (c'est aussi le seul auteur espagnol de science-fiction que je connaisse un tant soit peu). J'avais déjà lu son Seigneurs de l'Olympe en avril, dont les héros n'étaient autres que les dieux grecs en personne. Il me faudra lire Le Mythe d'Er, ou le dernier voyage d'Alexandre le Grand (titre exact ou paraphrasé), dont la parution en France remonte à cinq ou six ans, mais dont les événements pourraient se situer après celui des Aigles de Rome, avec les mêmes personnages, pour ceux qui ont survécu.

Le livre du jour, c'est Tales of the City, d'Armistead Maupin, premier volume dans sa série de chroniques consacrées à San Francisco, dans les années soixante-dix pour le moment. Lecture agréable, une ironie mordante, une bonne peinture des communautés post-hippies, du microcosme gay et des aspirations d'une génération en perte de repères. Et tout ça. Ca se lit très vite, d'un œil distrait. Si je dure ce soir, je m'attaquerai sans doute à du Thierry Jonquet que j'ai sous le coude.

Programme de la soirée: attendre que le capitaine remette les pieds sur la passerelle, en lisant Maupin et en surfouillant sur la Toile. Si le feu sacré revient, finir la soirée devant la fin de la première saison de Battlestar Galactica. Demain matin, je fais la grasse matinée pendant que mon frère ouvrira le magasin (de l'avantage d'être deux au boulot). Dans deux semaines, je serai dans l'avion pour Tôkyô.

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