lundi 2 mars 2009

La Créature du Lagon Bleu

Lundi deux mars deux mille neuf. Dix heures vingt-huit du matin. Depuis deux ou trois jours, je suis dans les cartons. A peine rentré en France, je suis de nouveau sur le départ. Les derniers détails de mon retour de Chine seront connus plus tard, mais depuis trois semaines et quelque que j'ai regagné le plancher des vaches fromagères, l'étape suivante de mon voyage globale s'est mise en place. Je serai lyonnais.

A partir de la semaine prochaine, voire avant, je travaillerai dans la librairie de mon frère. D'ici là, je dois tout mettre en œuvre pour habiter dans les environs, y ayant au préalable transféré une partie de mes biens terrestres. Le problème actuel qui me taraude est de laisser derrière moi l'essentiel de mes livres. A vue de nez, je dois en avoir entre quatre et cinq mille dans ma chambre, et la vingtaine de cartons déjà bouclés ne m'a pas tout à fait permis de vider la première bibliothèque.

Je ne prends, pour le moment, que les livres que je n'ai pas lus, mais j'aimerais bien, à terme, habiter avec tous mes bouquins. Le studio où j'emménage fait dans les trente mètres carrés, soit deux fois plus que l'espace que j'occupe actuellement. Il devrait donc, en théorie, y avoir assez de place pour tout transbahuter. Hélas, le fiasco de mon déménagement d'Orléans, l'an passé, a conduit mon père, qui pilotera le véhicule de déménagement (je n'ai pas mon permis), à décider de ne louer qu'un utilitaire de volume insuffisant. Je m'arrangerai comme je pourrai, au fil des mois à venir, pour téléporter le reste de la cargaison.

Irruption de la vie réelle, présente, dans le fil des réminiscences. J'ai encore un pied mental en Chine, que déjà je quitte l'Ile-de-France natale pour une petite ville de province, certes plus grande qu'Orléans, mais tout de même moins étendue que Paris (elle-même toute petite, qu'on la compare à Londres, Shenzhen ou Pékin pour se faire une idée de l'échelle des choses, je ne fais pas dans le parisianisme, bien au contraire, j'aime bien les petites villes qui ont tout d'une grande, et c'est pour ça qu'aller vivre à Lyon me titille agréablement l'occiput, mais j'anticipe).

Retour aux cartons. Je déménage dans deux jours. Il me reste à remplir une petite dizaine de boîtes, après quoi je devrai m'atteler à descendre des bibliothèques sur deux ou trois étages d'escaliers en colimaçon. J'avais, il y a dix jours, une entorse du pied, qui semble guérie, mais sait-on jamais... Déplacer quelques dizaines de tonnes de livres et de meubles pourrait avoir des conséquences fâcheuses sur la suite de mon entraînement pour le marathon de Lyon.

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